Aux yeux de certains, quand on est une fille et qu’on part seule, on est soit courageuse, soit folle ou insouciante. Encore en 2015, les yeux s’écarquillent quand on nous demande avec qui on voyage et qu’on répond : « personne ».
Personnellement, j’adore voyager seule, car je n’ai pas besoin de faire de compromis. Je peux voyager à ma façon, en fonction de mon propre budget et de mes envies. La liberté totale!
N’est-ce pas le but même du voyage, la quête de la liberté? Pourquoi alors se contraindre?
Voyager seule en Amérique centrale
En général, je trouve que voyager seule, quand on est une femme, comporte plusieurs avantages. Et le dernier voyage d’un mois au Panama que j’ai fait n’a pas fait exception à la règle.
Des invitations couchsurfing, en veux-tu? En v’là! Sans mentir, j’ai dû recevoir au moins 20 invitations, et ce, seulement à Panama City. Est-ce seulement en raison de l’incroyable hospitalité des Panaméens? J’aimerais le croire. Mais en discutant avec d’autres voyageurs de sexe masculin ou voyageant à plusieurs, je me suis rendue compte que ce n’est pas tout le monde qui a eu l’embarras du choix comme moi. Certains de ces hôtes avaient-ils des arrière-pensées? Je ne le saurai jamais, car j’ai choisi un hôte qui me semblait sympathique et qui avait sur son profil des références d’invités masculins ET féminins. Et ça s’est très bien passé.
Après, c’est sûr qu’il faut prendre les précautions nécessaires. Ça relève du gros bon sens. Ne pas trimballer d’objet de valeur. Ne pas faire confiance à n’importe qui, les yeux fermés. Surveiller son verre. S’informer sur les quartiers à éviter, s’il est sécuritaire de marcher seule le soir, etc. Il y a, par exemple, à Panama City, des coins où je ne me suis pas sentie à l’aise, même en plein jour. Ça peut arriver! J’ai déguerpi, c’est tout.
Mais encore une fois, je suis persuadée qu’en tant que femmes, nous sommes dotées d’un petit plus que les hommes n’ont pas. Sans vouloir insinuer que les hommes n’ont pas de jugement, nous, les femmes, possédons l’intuition féminine. C’est comme une version 2.0 du simple jugement. C’est une question de feeling (haha). Tu le feeles pas? Vas-y pas, c’est tout. Même pas besoin de donner d’explication! L’intuition féminine, ça ne trompe pas.
On pense que parce qu’elles sont moins fortes physiquement, les femmes courent un plus grand danger. Or, les hommes qui se croient à l’abri de tout sont ceux qui vivent le plus de « malchances ». Ne pas avoir froid aux yeux en pousse certains à agir de façon irréfléchie. Les femmes, généralement moins téméraires, ont tendance à prendre des décisions plus éclairées. Et je suis loin d’être la seule à le dire.
Désolée les hommes, il ne s’agit pas de se comparer. Les hommes aussi devraient voyager seuls s’ils en ont envie. Mais il s’agit d’un autre thème.
Être une fille qui voyage seule comporte d’autres avantages, notamment celui d’être facilement approchable. Soyons honnête, une fille de 5 pieds avec un coup de soleil sur les épaules, ce n’est pas très menaçant. Et juste le fait que vous soyez seule, parfois, est une raison suffisante pour entamer la conversation. Les femmes ne se sentent pas intimidées par une autre femme. Et selon leur culture, elles sont parfois curieuses de savoir ce que vous faites là toute seule. Je pense notamment à ma rencontre avec les femmes de la communauté Embera, qui m’ont approchée sans aucune gêne, et qui me posaient plein de questions sur mon parcours. Elles étaient bien étonnées que je ne sois pas mariée et que je me balade ainsi à tous vents!
Les gens sont même parfois portés à vouloir vous « protéger », vous inviter à souper ou à vous héberger, sous le simple prétexte que vous êtes une pauvre femme dans ce monde de fous. Sans abuser, il n’y a aucune honte à profiter de votre statut qui vous ouvre certaines portes. Au cours de ce voyage, mes compagnons masculins ne me laissaient jamais marcher seule le soir. Pour être franche, au début, ça m’énervait un peu. Si je voulais marcher seule, c’est que je savais que j’étais dans un coin sécuritaire et que je me sentais capable de le faire. « Oh, je sais que tu es capable », m’a dit un ami, un soir. « Je n’ai aucun doute sur tes capacités. Mais ça me ferait plaisir de t’accompagner. » Il faut dire que les latinos sont galants de nature, et je n’étais pas trop habituée à ça.
Honnêtement, je vois tellement d’avantages au voyage solo au féminin, qu’il est difficile pour moi de trouver des inconvénients. Personne avec qui partager tous ces beaux moments? Pour qui voyage de façon indépendante, dans les auberges ou en couchsurfing, ce n’est pas la compagnie qui manque. Même qu’il est parfois difficile d’avoir des moments pour soi!
Non, pour moi, le seul désavantage, et c’est entièrement à titre personnel, c’est que je trouve difficile de quitter les nouvelles personnes que je rencontre et avec qui le courant passe, de quitter un lieu où je me sens bien, pour poursuivre ma route de façon indépendante. Ces moments-là, je les trouve moins drôles. Quand tu as les larmes aux yeux et que tu n’as pas personne (encore, ça ne saurait tarder) pour te changer les idées. C’est ce qui m’est arrivé à Bocas del Toro. Mais bon. C’est un bien maigre prix à payer en échange de la liberté que procure le voyage en solo!
Et à celles qui pourraient avoir des craintes à voyager en Amérique centrale, faites-vous confiance et osez! Ce n’est pas pire qu’ailleurs. Ne laissez pas la peur vous paralyser, faites-en plutôt votre alliée pour prendre des décisions éclairées!
Et vous, vous aimez voyager en solo, ou vous aimeriez essayer?
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