Immersion culturelle au Panama – partie 2 : Bocas del Toro

Je lève mon corps déjà suant du lit. Il est 7h, Mama Chelly fait le tour des chambres pour nous réveiller – le déjeuner est prêt. Je suis à Bocas del Toro, au Panama, pour perfectionner mon espagnol. C’est ma deuxième semaine de cours. Pendant la première semaine, j’étais à Boquete. Si la formule reste la même (4 h de cours privés l’après-midi et hébergement en famille d’accueil), l’ambiance, elle, est tout à fait différente.

D’abord, parlons du climat. Je ne suis pas une fille venue des tropiques. Je vis au Yukon. Ma peau est faite pour me garder au chaud. Depuis que je suis arrivée ici, je sue constamment. Je sue des yeux. Matin, midi, soir, je sue même dans mon sommeil. JE SUE DE LA BEDAINE, maudit calvaire. Heureusement, l’école Habla Ya a des salles de classe climatisées.

Mon prof et moi, on s’est tout de suite bien entendus. D’abord, parce que la première chose que je lui ai demandé, c’est : pourquoi est-ce que j’ai mes cours l’après-midi (ça fait que je ne peux pas vraiment aller à la plage)? Et lui de m’offrir d’aller à la plage ensemble, sur les heures de cours. C’était le début d’une grande amitié. Évidemment, cette formule ne convient pas à tous les étudiants. Mais pour moi, c’était l’idéal. Je m’emmerde à mourir dans une salle de classe. Et cela correspond aussi à mes objectifs d’apprentissage : m’exprimer clairement dans un environnement naturel. Tout ce que je souhaitais, au fond, c’était de pratiquer l’espagnol oral avec quelqu’un qui corrige mes erreurs. Et voilà que tout le monde était heureux avec cet arrangement. On a donc passé la semaine, Gilberto et moi, à visiter les diverses plages de l’île Colon et des îles environnantes. C’était comme si j’avais un guide privé pour moi toute seule, qui, de surcroît, me parle de grammaire et de conjugaison. Le paradis, quoi. 

Mon prof Gilberto m’a fait découvrir ses spots de prédilection

Mama Chelly

Impossible de ne pas se sentir à la maison chez Mama Chelly. Elle nous prend pour ses enfants. Elle trouve des petits noms à tout le monde – moi j’étais sa « reine », haha. La reine de la sueur, oui. Bout-en-train, elle donne un spectacle d’humour à chaque soir, assise sur son divan devant la télé. C’est honnêtement une des personnes les plus drôles que j’ai rencontré de ma vie – cette femme n’a aucun filtre. Elle est adorable. Et tellement dévouée. Elle a un vrai cœur de mère. Ses enfants étant partis de la maison, elle aime héberger des étudiants car ils lui tiennent compagnie et rendent la maison plus vivante.

En gros, mes journées se déroulent ainsi : déjeuner à 7 h avec toute la famille (parce qu’on se sent vraiment comme en famille, chez Mama Chelly). Puis, je fais un peu de travail à distance pendant que mes frères/sœurs sont à l’école (je suis la seule qui a ses cours l’après-midi). Ensuite, je mange une bouchée quelque part et hop! Je file à l’école, qui est à environ 20 minutes de marche de la maison. À 19 h, on soupe à la maison et ensuite, on sort prendre un verre ou si on est fatigués, je me couche en diagonale dans le lit, face au ventilateur, pendant que mon petit frère Hunter, alias El Casador, joue de mon ukulele. Plutôt relax comme emploi du temps, vous en conviendrez. 

 

No te vayas

S’il y a une phrase que j’ai bien apprise, c’est « no te vayas » (ne t’en va pas). Mama Chelly ne voulait pas me laisser partir. C’était la fête des mères dans quelques jours, fête importante s’il en est une au Panama. Elle voulait que je sois là, alors je suis restée quelques jours de plus. Elle m’a hébergée dans sa propre chambre à coucher. Pour la fête des mères, on a peinturé sa galerie avec des couleurs vives et on l’a emmené dîner. Je lui aurais annoncé que j’emménage et je n’aurais pas été surprise de la voir sauter de joie. Elle pleurait à chaudes larmes le matin de mon départ. Mon prof non plus ne voulait pas me laisser partir. Il voulait que je vienne visiter sa famille dans un village voisin et que je reste au Panama pour enseigner l’anglais. Je n’ai passé que 10 jours à Bocas, mais j’avais déjà l’impression de faire partie de la famille depuis longtemps. J’ai compris pourquoi ils sont nombreux à rester collés ici des mois. L’île, au départ, ne m’a pas émerveillée (jusqu’à ce que je sorte de la ville). Mais ce sont les rencontres que l’on fait qui te donnent envie de poser ton sac ici. Les gens ne veulent pas te laisser partir! Jusqu’à mon compagnon de peinture, que je n’ai vu qu’une seule fois, qui m’a crié dans la rue : « no te vayas »! Comme si ce n’était pas assez difficile comme ça!

Ça m’a pris tout mon petit change pour continuer ma route. Je suis partie le cœur gros, et j’ai promis de revenir l’an prochain… 

 P.S. : J’ai élucidé le mystère. Si vous vous souvenez, j’avais lu dans la description de ma famille d’accueil que la maman avait deux fils portant le même prénom. Je m’étais dit que seule une personne unique en son genre pouvait donner le même nom à plusieurs de ses enfants. Effectivement, c’était bien le cas – il n’y a pas 2 Mama Chelly. Je lui ai demandé pourquoi elle avait appelé tous ses fils « Ebdulver » (pas le plus beau nom en plus). Elle m’a expliqué que c’était le nom de son mari, et que pour lui il n’existait aucun autre nom. S’il avait eu 5 fils, les 5 se seraient appelés ainsi. Il était fou, qu’elle m’a dit. Eh bien. Je ne peux pas la contredire là-dessus.

Vous avez déjà visité Bocas del Toro? Avez-vous eu de la difficulté à partir?

Vous pouvez me suivre sur Facebook, Twitter et Instagram. 

Je suis invitée par Habla Ya, mais toutes les opinions sont à 100% les miennes.

À lire également : Immersion au Panama, partie 1 – Boquete

 

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